TY - JOUR
T1 - Comment on devient un “vieux maître” ivoirien (années 1930-1970): Itinérance, mobilités et cosmopolitisme pédagogique
T2 - le cas de l’instituteur Koutia Lémon
AU - Koné, Jean-Lémon
PY - 2022
Y1 - 2022
N2 - Cet article fait une plongée dans le parcours d’un « vieux maître de brousse » ivoirien presque anonyme, depuis sa formation jusqu’à sa retraite, des années 1930 à 1970, à la charnière entre situations coloniale et postcoloniale. Koutia Lémon, formé à l’école normale rurale de Dabou, est initialement destiné à être un « instituteur-paysan ». D’affectations successives en formations continues, sa carrière l’amène à circuler au sein de l’espace colonial, puis du territoire national en construction, et même, fait rare, jusqu’en France pour un stage professionnel à la veille de l’indépendance. Il est affecté, dès son retour au pays, à des postes à responsabilités au sein de l’administration scolaire postcoloniale. En quoi les mobilités sont-elles inhérentes au parcours d’un « vieux maître » ivoirien ? Qu’est-ce qui, dans l’itinérance professionnelle et dans l’entrelacs des « communautés imaginées » (empire, colonie, État postcolonial, village), participe à construire l’éthos du fonctionnaire colonial et postcolonial ? Comment se passe le glissement de méthodes pédagogiques et de savoirfaire professionnels développés en situation coloniale puis réemployés au service de l’État indépendant ? Pour répondre à ces questions, l’enquête met en place une microhistoire connectée d’instituteur. L’article permet de dégager la catégorie conceptuelle de « vieux maître ivoirien », à partir d’une expression courante, mais aux contours flous. Il met également au jour des mobilités et des filières de formation professionnelle méconnues, car subalternes, spécifiquement rurales et moins prestigieuses que les écoles normales de William-Ponty et Rufisque, déjà connues de l’historiographie.
AB - Cet article fait une plongée dans le parcours d’un « vieux maître de brousse » ivoirien presque anonyme, depuis sa formation jusqu’à sa retraite, des années 1930 à 1970, à la charnière entre situations coloniale et postcoloniale. Koutia Lémon, formé à l’école normale rurale de Dabou, est initialement destiné à être un « instituteur-paysan ». D’affectations successives en formations continues, sa carrière l’amène à circuler au sein de l’espace colonial, puis du territoire national en construction, et même, fait rare, jusqu’en France pour un stage professionnel à la veille de l’indépendance. Il est affecté, dès son retour au pays, à des postes à responsabilités au sein de l’administration scolaire postcoloniale. En quoi les mobilités sont-elles inhérentes au parcours d’un « vieux maître » ivoirien ? Qu’est-ce qui, dans l’itinérance professionnelle et dans l’entrelacs des « communautés imaginées » (empire, colonie, État postcolonial, village), participe à construire l’éthos du fonctionnaire colonial et postcolonial ? Comment se passe le glissement de méthodes pédagogiques et de savoirfaire professionnels développés en situation coloniale puis réemployés au service de l’État indépendant ? Pour répondre à ces questions, l’enquête met en place une microhistoire connectée d’instituteur. L’article permet de dégager la catégorie conceptuelle de « vieux maître ivoirien », à partir d’une expression courante, mais aux contours flous. Il met également au jour des mobilités et des filières de formation professionnelle méconnues, car subalternes, spécifiquement rurales et moins prestigieuses que les écoles normales de William-Ponty et Rufisque, déjà connues de l’historiographie.
U2 - 10.51185/journals/rhca.2022.0306
DO - 10.51185/journals/rhca.2022.0306
M3 - מאמר
SN - 2673-7604
VL - 3
SP - 75
EP - 94
JO - Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique
JF - Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique
ER -